Chaleur sur la cité

Aujourd’hui est mon dernier jour de touriste. Je ne peux pas quitter Pékin sans avoir vu la Citée Interdite (故宫) qui constitue donc mon programme principal du jour. Je suis à l’entrée place Tian’anmen avant 10h et il fait déjà une chaleur à crever.

Je passe les différentes portes avec le flot de touristes qui, pour une fois, est vraiment dense.

J’essaie de rester à l’ombre des murs et, dès qu’une boutique de souvenir se présente, j’y entre pour profiter quelques secondes de la climatisation. Je profite de la visite, certes, mais il n’est pas 11h que j’en suis déjà à déguster ma glace à l’eau. Comme pour tous les temples et palais jusque là, les décorations peintes et les sculptures sont magnifiques mais il y a par contre très peu de végétation pour offrir des oasis de fraîcheur. Le décor est plutôt du genre minéral. A noter que dès que l’on s’éloigne un peu de l’axe principal Nord-Sud, il y a nettement moins de monde, ce qui est plutôt agréable.

Après plusieurs heures de déambulation, je suis fatiguée de la lourdeur de l’air et je sors donc (non sans me faire refouler par l’entrée principale, il faut sortir par ailleurs). Il n’est pas très tard et je m’oriente donc, pour compléter le programme de la journée, par la visite du Musée National de Chine (中国国家博物馆), bâtiment imposant qui domine le côté Est de la place Tian’anmen. Comme le musée de la Capitale, l’entrée est gratuite, sur présentation du passeport. J’apprécie la climatisation discrète qui m’offre du répit.

Je commence par la visite de l’expo principale sur la Chine ancienne. Les objets présentés sont superbes, les cartels nombreux et clairs. Bon, par contre, l’argumentaire nationaliste sur l’unité de la Chine reste très présent. Pour résumer en caricaturant : la Chine a toujours constitué une civilisation une et unique tout en sachant préserver les spécificité culturelles locales, qui n’entament en rien l’unité de la grande Chine. D’ailleurs, le Tibet est chinois depuis le 13ème siècle. Si on fait abstraction du discours politique évident (pas forcément illégitime), l’exposition est vraiment intéressante, bien qu’assez complexe vu la largeur du thème abordé.

Bien entendu, l’exposition se termine sur la préfiguration de la République Populaire de Chine dans une lutte anti-impérialiste et anti-féodale.

Avant de quitter le musée je fais un tour dans une grande salle qui présente visiblement des oeuvres majeures et révolutionnaires. Une vieille dame souhaite me photographier devant une télévision qui diffuse une interview d’un vieux monsieur. Aucune idée de qui est le type mais il doit probablement être important pour se trouver là et que la dame veuille immortaliser ce moment (une touriste blonde devant lui, formidable !). Malheureusement, pénombre de la salle et écran rétro éclairé font mauvais ménage et ses tentatives de photo ne donnent rien malgré ma bonne volonté. Pis comme elle ne veut pas me photograhier ailleurs, je finis par la laisser à son désespoir.

De toute façon, j’ai rendez-vous avec Nico et un copain québécois pour passer la soirée. Bien qu’étant un peu en avance, nous choisissons de tenter de voir le baisser de drapeau sur la place Tian’anmen. Il paraît que c’est un truc à faire, au lever ou au coucher du soleil. Vu l’heure de lever du soleil, c’était hors de question mais, là, pour le coucher, c’est faisable. Une masse de touristes chinois joue des coude pour être placé au mieux.

Une petite troupe de soldats fini par arriver, marchant au pas (108 pas de 75 cm à la minute dit mon Lonely). Contrairement à la relève de la garde à Buckingham, il n’y a même pas de petite fanfare pour accompagner et enjoliver un peu tout ça. C’est très décevant.

Le drapeau descendu nous ne tardons donc à pas à quitter les lieux histoire d’aller dîner dans un petit restaurant de raviolis recommandé par les guides mais dont la carte en anglais se résume à des noms de viande écrits sur un ticket de caisse. Nous prenons le risque et ne regrettons pas, c’est tout à fait bon. Après s’être baladés un peu dans les hutongs, nous rentrons nous coucher pas trop tard.

Le lendemain matin, nous ne nous faisons pas avoir et nous rendons tranquillement à l’aéroport par les transports en commun. Nous nous envolons pour le retour sous une météo encore au beau temps, permettant de voir par le hublot les montagnes de Chine, les plaines de Mongolie et les côtes de Scandinavie. Voilà une semaine dont j’aurai bien profité !

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