Nestor fait les poubelles

Vendredi 11 janvier 2013
Kaihinu – Jacksons / 62 km – moyenne : 15,77 km/h – vitesse max : 48,14 km/h

Alors que nous avons réglé le réveil sur 7h, à 6h il se met à pleuvoir et plutôt fort en plus. Finalement, ça s’arrête avant que le réveil ne sonne et le ciel est globalement bleu quand nous sortons de la tente. Nous prenons notre temps pour nous préparer, sécher la tente, petit-déjeuner, etc. et partons à 9h20.

Après quelques courts kilomètres sur la route 6, nous la quittons en obliquant sur une petite route rurale très peu fréquentée au milieu des collines et qui se transforme bientôt en gravelle. Il fait plutôt chaud mais quelques nuages viennent rafraîchir un peu l’atmosphère.

Nous rejoignons ensuite la route 73 vers l’est, le long d’une large rivière de montagne, que nous suivons un bout de temps en fond de vallée, nous dirigeant résolument vers les Alpes de nouveau.

Arrivés à Jacksons, où nous avions planifié de trouver la gare pour voir si la ligne du transalpin est rétablie, Nico pense que ce n’est pas ça. C’est-à-dire qu’à part le holiday park et un saloon il n’y a rien et Nico continue donc tout droit sans s’arrêter, pour trouver la gare. Après quelques kilomètres cependant, il faut se rendre à l’évidence : c’était bien Jacksons. Je suis crevée et le soleil tape fort donc nous nous arrêtons pour pique-niquer avant de faire demi-tour.

Nous repartons dans l’autre sens et, après quelques centaines de mètres, je m’aperçois que j’ai un pneu dégonflé. Démontage de la roue, du pneu et réparation de la petite crevaison. Nous retrouvons ensuite le saloon et allons demander des infos sur la gare. La dame ne nous dit pas où la trouver mais nous informe qu’il n’y aura pas de train avant plusieurs jours et que le bus qui le remplace se prend à Greymouth, sur la côte. Pour passer Arthur’s Pass il me faudra donc trouver un lift ou pédaler.

Nous allons nous installer au holiday park qui est très joli. Je me prends une douche, Nico fait la sieste puis nous allons nous balader sur un sentier dans les bois jusqu’à une petite cascade.

Nous passons la fin d’après-midi et le début de soirée tranquillement à bouquiner. Une fois la nuit tombée, nous retournons sur le sentier, toutes lumières éteintes, puisqu’il est censé y avoir des vers luisants en nombre. Ils sont en effet au rendez-vous, dans les racines humides des arbres, et c’est vraiment chouette.

 

Samedi 12 janvier 2013
Jacksons – Arthur’s Pass / 31 km – moyenne : 14,58 km/h – vitesse max : 65,52 km/h

Le réveil sonne à 7h ce matin encore mais nous n’émergeons qu’à 8h. Pour une fois il n’a pas plu pendant la nuit même si la rosée mouille tout comme si. Nous prenons encore notre temps. La météo est superbe et nous partons un peu avant 10h. La route a tendance à monter en douceur jusqu’à Otira.

Mon plan initial est de trouver une aire d’arrêt du côté d’Otira et dy faire du stop. En fait, nous ne trouvons pas l’aire de point de vue espérée où je pensais tenter ma chance. Du coup, je continue à pédaler et grimpe finalement pas mal (voire beaucoup, je dois pousser le vélo) avant de trouver une aire d’arrêt dans la montée.

Nous demandons à un camping car (choisi pour son porte vélo à l’arrière) de me prendre et ils ne peuvent pas vraiment refuser. Ils m’embarquent et me déposent au col. Je suis là depuis 20 minutes et Nico arrive déjà. Finalement, malgré la pente à 16%, j’aurai sans doute pu faire toute seule ces un peu moins de 4 kilomètres, quitte à en faire une partie à pieds. C’aurait probablement été moins pénible que la route de la Crown Range. Pour autant, aucun regret, je n’ai pas l’âme d’une masochiste et plutôt que de prendre le risque d’en chier sans plaisir, je préfère avoir fait du stop.

Nous déjeunons un peu en contrebas du col avant de rejoindre le village d’Arthur’s Pass par une superbe descente où Nico fait une pointe à 75km/h tandis que je me contente d’un timide 65km/h.

Au village, nous faisons un rapide tour au centre DOC nous renseigner sur les randos du coin puisque nous pensons rester demain toute la journée pour nous balader dans les environs. Sauf que la météo annonce des orages et des fortes pluies pour la nuit et pour demain toute la journée.

Nous allons nous installer au camping, juste en face, avant de nous faire une petite balade jusqu’à une cascade dans les bois. Pour le goûter, une glace en terrasse et un kéa qui cherche sur les tables voisines s’il n’y aurait pas de quoi grignoter. De retour au camping, nous bouquinons jusqu’au dîner.

 

Dimanche 13 janvier 2013
Arthur’s Pass

La pluie a eu un peu de retard sur les prévisions météo. Au lieu d’arriver vers 3h du matin, comme indiqué sur les bulletins, elle n’a commencé à tomber qu’à 5h. Quoiqu’il en soit, quand nous nous levons il pleut avec de temps en temps quelques légères accalmies qui ne durent pas longtemps. Nous passons donc la matinée dans l’abri et y déjeunons de pâtes au cheddar pendant que dehors ça tombe dru, parfois presque à l’horizontale avec le vent qui souffle. Nous voici donc à rester dans l’abri également en ce début d’après-midi. Et dire qu’on avait prévu d’aller randonner…

Alors que la pluie s’est, très relativement, calmée, nous finissons par aller dans un café pour se prendre un chocolat chaud et changer un peu de cadre. Cela nous permet également de recharger nos kindles (pas de prise de courant au camping) et Nico capte la 3G. A force de regarder passer la pluie à l’horizontale, nous restons au Wobbley Kea (le nom du café) jusqu’au dîner où nous y prenons à manger.

La pluie s’est arrêtée alors nous sortons faire quelques pas pour prendre l’air avant de rentrer au camping. Nous essayons de voir si la rivière et la cascade ont pris du débit par rapport à hier. L’air est doux et de beaux coins de ciel bleu apparaissent : c’aurait été un temps idéal pour randonner mais il est maintenant un peu tard.

Même le vent a l’air d’être tombé. La tente a bien résisté au déluge, dessus comme dessous et nous nous couchons. Alors que je commence à sombrer, j’entends du bruit dans les poubelles qui ne sont pas très loin de la tente. Au début, nous croyons que c’est juste quelqu’un qui met quelque chose au recyclage. Au bout de quelques minutes, ça devient quand même louche puisque le bruit continue. Nous ouvrons la tente pour voir ce que c’est. Un kéa ! Il est en train de consciencieusement se faire les poubelles. Une dizaine de bouteilles plastiques sont par terre. Nico sort de la tente pour le chasser et ramasser le bordel. Un couple qui se trouvait dans l’abri sans avoir fait attention au bruit vient l’aider. Nous rentrons dans la tente et, très rapidement, de nouveau le bordel dehors.

Cette fois-ci, c’est moi qui sors. La sale bête a réussi à attraper un sac plastique et des affaires de sous l’auvent de la tente voisine. Les occupants de celle-ci (un couple et leurs deux enfants) n’ont pas l’air d’avoir été réveillés. J’essaie de tapoter sur la tente pour les appeler mais pas un seul mouvement. Il s’agit d’un sac de linge sale et d’un short alors je ramasse tout, attrape sous l’auvent quelques autres choses qui trainent et vais mettre le tout sur leurs vélos dans l’abri. Je vérifie que le kéa, toujours à m’observer à petite distance (juste assez pour ne pas que je puisse le toucher mais assez près pour bien que je me rende compte que je ne l’impressionne pas le moins du monde), n’aura plus rien à se mettre sous le bec. Je range nos tongs/chaussures dans la tente plutôt que sous le double toit, ferme bien les poubelles et vais me coucher. Je l’entends encore un peu tourner autour mais sans qu’il trouve de quoi jouer. Je reste tout de même un peu de temps à tendre l’oreille pour guetter d’éventuelles activités suspectes…

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