Wild Wild West (ouch)

Lundi 7 janvier 2013
Lake Paringa – Fox Glacier / 72 km – moyenne : 18,51 km/h – vitesse max : 40,54 km/h

Ce matin le réveil est un peu plus difficile. Bien que fatigués la veille au soir, nous avons quand même anticipé : le petit déjeuner est à portée de main dans la tente, à l’abri des petites putasses. Il fait grand bleu mais humide, bord de lac oblige. Nous remballons la tente encore mouillée et partons à 8h45, à un très bon rythme, avec un court passage le long de la mer. Les 40 premiers kilomètres sont avalés à 20km/h. Par contre, le ciel se couvre rapidement, il commence à tomber quelques gouttes, qui deviennent des averses intermittentes.

Alors que je souhaite m’arrêter pour enlever ma veste à un moment où j’ai un peu chaud et où la pluie se calme, je déclipse mon pied droit, ralentis, et perd l’équilibre à gauche. Paf ! Grosse gamelle. Mon coude prend le choc en plein et la douleur est forte. Comme toujours dans ce genre de gamelle, Nico pense que je reste immobile le temps de soigner l’amour propre. Finalement, la grimace que je dois faire l’alerte cependant. Je bouge doucement le bras : ça n’a pas l’air d’être cassé. Je suis incapable de dire si la tête a tapé le sol mais je suis bien contente d’avoir eu un casque. C’est en déclipsant que je vérifie le reste du corps. Ah, même si ça ne fait pas mal, je m’aperçois que le mollet est touché. Mon grand plateau a fait une fort belle entaille dans le muscle (ben oui, on arrive à un point où mes mollets ne sont plus que muscle). La blessure est plutôt nette et saigne très peu. Nico me sort la trousse à pharmacie (je ne suis pas encore vraiment capable de bouger beaucoup, plutôt bien endolorie) et je désinfecte un peu, mets une compresse et enrubanne de sparadrap. Finalement, à rester comme ça, je me suis refroidie et je garde ma veste. C’était bien la peine de s’arrêter. Nous ne traînons pas à repartir, les petites putasses s’invitant à la sauterie.

Même si je n’ai pas vraiment mal (au mollet en tout cas), notre rythme en prend un petit coup. La confiance en ma bécane est, il faut le dire, un peu entamée et je regarde mon pédalier avec méfiance. La pluie se met à tomber parfois franchement et nous arrivons au village de Fox Glacier vers 13h. Nous allons au bureau du DOC pour récupérer quelques informations, sur l’hébergement et sur les médecins. Pendant que l’hôtesse d’accueil explique à Nico qu’il n’y a qu’une seule infirmière sur toute la West Coast (à peu près) mais que son bureau se trouve à quelques rues, deux cyclistes espagnols croisés au camping la veille s’arrêtent devant le centre d’info. On échange quelques mots et je leur explique ma chute et les petites inquiétudes : même si la plaie a l’air plutôt nette, la crainte qu’elle soit un peu profonde et qu’il faille des points de suture. Il se trouve qu’ils sont tous les deux infirmiers. Ils jettent un œil et me rassurent : lavage à l’eau et au savon et pose de sutures collantes devraient faire l’affaire. J’en ai en stock donc nous renonçons à partir à la recherche de l’infirmière locale et prenons le chemin du holiday park.

Nous y faisons sécher la tente dans la salle commune, déjeunons, prenons une douche et, enfin, montons la tente. Vers 16h30, nous partons à pieds vers le glacier. La balade est jolie, à travers la forêt, mais le glacier lui-même, vu du sentier, n’a pas grand intérêt et il est impossible d’aller plus loin. Le DOC est en effet très protectionniste et il y a des barrière et des signes partout pour interdire l’accès non accompagné de guide.

Un peu fatigués, nous sommes moyennement motivés à rentrer au village à pieds alors nous faisons du stop au parking du glacier (ah ben oui, nous on est venus à pied mais on est à peu près les seuls). Un couple de jeunes en camping car nous ramène en ville. Nous faisons quelques courses : pain, yaourt, fruits au sirop, tacos et salsa, tourte poulet/légumes et rentrons au camping manger : il est déjà 19h30 ! La tourte s’avère être plutôt dégueulasse et nous sommes tous les deux complètement claqués. J’ai eu ma dose d’émotions pour la journée.

 

Mardi 8 janvier 2013
Fox Glacier – Okarito / 60 km – moyenne : 15,74 km/h – vitesse max : 58,58 km/h

Le réveil est difficile pour Nico et moi alors nous décidons de prendre notre temps. Il a plu pendant la nuit mais le temps est de nouveau beau. Nous démontons la tente et l’étendons sur un tourniquet à linge pour la faire sécher pendant le petit-déjeuner. Finalement, nous partons à 10h passées.

La route entre Fox Glacier et Franz Joseph a tendance à pas mal monter (et descendre un peu aussi) mais il s’agit de belle montée progressive. En prenant mon temps, je trouve ça vraiment agréable. En plus, le soleil tape assez peu et mes coups de soleils ont assez disparus pour que je puisse être bien en tee-shirt et cycliste. Je profite de ne pas avoir de pantalon et de manches longues pour une fois.

Quand nous arrivons à la bifurcation pour Franz Joseph Glacier, nous prenons la route pour y aller. A 12h20 nous sommes au parking. Nous prenons de quoi manger et allons pique-niquer au point de vue du glacier. Comme la veille : il ne s’agit pas d’un glacier extraordinaire mais juste sympa surtout que nous sommes encore une fois tenus à distance. Nous occupons le déjeuner à regarder les glaçons passer dans l’eau et se coincer dans les rochers, c’est rigolo.

Nous redescendons ensuite et faisons un court arrêt au supermarché de Franz Joseph village pour un ravitaillement en règle. Nous repartons ensuite vers Okarito, par une petite route cul-de-sac vers la côte, qui monte et descend. Il fait toujours beau quand nous arrivons alors nous plantons la tente et allons nous balader à la plage.

Au retour, Nico allume un feu, avec des bois flottés, qui prend étonnamment vite et sur lequel nous faisons à manger. Nous avons aussi droit à un concert de tui dans un arbre voisin. J’en avais déjà vu et entendu pas mal depuis le début du voyage mais pas Nico.

Après dîner, nous discutons avec un couple de français kayakistes installés à Thaiti et nous couchons après 11h.

 

Mercredi 9 janvier 2013
Okarito – Hari Hari / 56 km – moyenne : 16,28 km/h – vitesse max : 56,16 km/h

La pluie a commencé à tomber dans la nuit et n’a plus arrêté. Il pleut vraiment fort et de fortes rafales de vent soufflent. Nous mettons la tente à sécher dans l’abri du barbecue et hésitons à prendre la route avec ce temps. Avec l’humidité et la fatigue (mauvaise nuit), j’ai froid et aucune envie de partir. Il pleut toute la matinée et les différents campeurs finissent par reprendre la route, dans leurs voitures et leurs vans. Nous restons à l’abri (emmitouflée dans mon duvet pour moi) à bouquiner. Ayant pris un petit-déjeuner tardif, nous n’avons pas faim. A 13h les éléments semblent se calmer : il bruine plus qu’il ne pleut et il y a (un peu) moins de vent. Nous décidons de ranger, manger un morceau et partir. A 14h15, c’est chose faite. Il ne pleut en effet quasiment plus et le vent, bien que toujours là, est presque tiède.

Arrivés à la route 6 cependant, la pluie reprend de plus belle et nous avons le vent de face. Nous avançons quand même pas mal mais sommes trempés. A Whataora, nous nous arrêtons au café/hôtel pour une boisson chaude. Ils n’ont pas de chocolat alors nous nous rabattons sur un thé vert. Et puis tant qu’à faire, prenons du fish’n chips pour l’accompagner. Ben oui, c’est l’heure du goûter. Le tenancier nous inquiète un peu en laissant entendre que le pont de Hari Hari, récemment réparé (suite aux intempéries du nouvel an qui l’avaient emporté) pourrait ne pas tenir et qu’un autre pont encore plus proche de nous pourrait aussi lâcher. La route 6 est la seule route de la West Coast. Quand elle est coupée, il faut faire le tour. Le tour complet des Alpes. Nous croisons les doigts pour que la route soit toujours ouverte.

La télé est allumée et aux infos passent en boucle les alertes aux grosses chaleurs de l’Australie, avec les incendies. Nous, nous dégoulinons et essayons de nous réchauffer/sécher au poêle qui vient d’être allumé… Comme un petit sentiment de décalage.

Nous repartons un peu avant 17h, toujours dans la pluie et le vent. C’est un peu difficile et le froid se fait un peu plus sentir même si après quelques kilomètres il est de nouveau oublié. Le pont inquiétant tient très bien le coup même s’il est vrai que toutes les rivières sont très nettement gonflées.

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A l’exception de quelques portions où nous avons franchement le vent et la pluie de face, nous avançons pas trop mal. Nous passons quelques petites côtes et arrivons à Hari Hari. Le motel/camping est quelconque et à l’accueil la dame nous propose la double room backpackers à 22,50$ par personne. Emballez, c’est pesé ! Vu le temps dehors (qui en plus ne doit pas s’améliorer) et la fatigue, cette chambre nous paraît être le grand luxe et je n’ai absolument aucun regret pour le camping.

Nous étalons un peu les affaires pour les faire sécher et prenons une bonne douche. Nous entendons le vent souffler dehors en fortes rafales, décidément bien contents d’avoir pris une chambre !

 

Jeudi 10 janvier 2013
Hari Hari – Kaihinu / 80 km – moyenne : 17,43 km/h – vitesse max : 49,14 km/h

Le vent a soufflé fort toute la nuit, avec de la pluie. Mais nous, nous étions bien au chaud dans notre chambre et, ça, c’est chouette ! Quand nous nous levons le ciel est à dominante de gris, avec quelques petites trouées de ciel bleu. Nous prenons notre petit-déjeuner dans une salle qui s’avère être réservée au staff. Et oui, la chambre backpacker c’est pas cher mais c’est commodités minimum…

Nous partons un peu avant 10h. Nous avons toujours un petit vent de face mais qui n’empêche pas d’avancer. J’ai quand même l’impression de peiner et il y a pas mal de montées et de descentes. Nous nous arrêtons déjeuner à Ross. Le temps s’est éclairci et le soleil est presque dominant. Après nous être reposés un peu, nous repartons et continuons jusqu’à Hokitika où nous nous arrêtons au I-Site poser quelques questions : météo, transalpine train (j’ai toujours dans l’idée d’échapper à Arthur Pass), camping, etc. Les filles de l’accueil sont super sympa et nous mettent en garde contre les kéas d’Arthur Pass qui ont tendance à tout bouffer. Elles nous informent surtout que la ligne de chemin de fer a été emportée par les intempéries et qu’il est probable qu’elle n’ait pas encore réouvert.

Nous faisons quelques courses au supermarché avant de repartir pour plusieurs kilomètres vers un camping après la ville. La circulation sur la route 6 est très pénible : il y a beaucoup de monde et qui n’en a rien à faire de nous.

Le camping est quasiment désert, entre la route et les champs. Bien qu’il s’appelle « Beach Walk holiday park », je cherche en vain le chemin pour atteindre la plage qui n’est pourtant qu’à une centaine de mètres. C’est très frustrant d’entendre si fort le bruit des vagues et de ne même pas pouvoir aller jeter un œil.

 

3 Comments

on “Wild Wild West (ouch)
3 Comments on “Wild Wild West (ouch)
  1. Bonjour, nous envisageons ma compagne et moi de faire la Nouvelle Zélande…à vélo. Votre site trés clair, complet, détaillé nous donne de précieux renseignements. Merci

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