Cape Wrath Trail, pour un peu y’aurait foule

Samedi matin, je me réveille timidement vers 5/6h. Mais, à force d’une volonté de fer, je réussi à rester au chaud dans mon duvet jusque vers 8h45… Le temps est gris mais plutôt lumineux, il n’y a ni pluie ni vent. Je range tranquillement le couchage, petit-déjeune et pars vers 10h30 sur une belle piste 4×4.

J’y croise trois vététistes visiblement en sortie à la journée. Plus tard, deux jeunes vaches fort poilues et fort cornues me regardent et trottinent vers moi avec ce qui me semble être de la curiosité plus que de l’aggressivité. Un petite inquiétude m’effleure cependant l’esprit : était-ce vraiment une bonne idée de mettre un kway rouge ? Je fais mine de ne pas les voir et continue d’un pas égal. Ce n’est qu’une fois sur le pont que ma légère inquiétude s’éloigne et que je les vois, de loin, continuer à m’observer puis retourner taquiner les deux chevaux avec lesquels elles partagent leur pâture.

Il est 11h30 passées et une petite pluie commence à tomber alors que je m’engage dans une forêt. Les souvenirs de mes pérégrinations passées me reviennent alors que deux grands arbres tombés en travers du chemin me font craindre l’enfer de la marche entre les arbres. Finalement, une fois contournés, la piste reste raisonnablement praticable.

Après une demi-heure, la pluie s’arrête, remplacée, de temps en temps, par une légère bruine. Le sentier est parfois un peu difficile à suivre mais j’arrive à Kinlochewe sans encombre à 14h50, sans avoir ressenti le besoin de déjeuner.

Je m’enquiers auprès de l’hôtel de la disponibilité d’un lit dans la bunkhouse mais elle est complète. La charmante tenencière m’indique cependant que le caravan club adjacent a quelques emplacements de tentes, ce qui m’évitera les deux miles qui mènent au vrai camping, plus loin, et qui ne sont pas en direction de mon chemin de demain. Le montage de mon abri est un peu laborieux (fait maison, c’est la première fois que je l’utilise) mais j’y parviens. Je profite ensuite d’une longue douche chaude et fais une petite lessive avant d’étaler tout ce qui doit l’être dans la drying room, où, Alleluïa ! je trouve une prise électrique pour charger mon téléphone. Je n’ai toujours pas faim mais mange quelques carrés de chocolat par gourmandise pour le goûter. Je bouquine tranquillement au chaud dans la pièce de séchage jusqu’au dîner et un peu après, avant de rejoindre mon abri et me coucher vers 21h.

Dimanche, je commence à émerger alors qu’il fait encore nuit, sans doute vers 5h ou 6h. L’intérieur de l’abri est un peu humide, le dessus de mon sac de couchage aussi. Je me lève finalement un peu avant 7h. Le temps est gris, la bruine est intermittente. Je prends le temps de faire sécher toutes mes affaires dans la drying room et prends mon petit déjeuner dans la laundry room adjacente. Je range tout tranquillement et prends le départ vers 9h alors qu’un rayon de soleil fait même son apparition. Je suis en tee-shirt tellement il fait doux.

Sur le chemin, je croise une vipère (Enfin, un serpent que j’imagine sur le coup être un vipère bien que je n’y connaisse pas grand chose. Après vérification au retour, il s’agit d’une vipère péliade). Immobile, elle me regarde la prendre en photo et ne finit la traversée du chemin quand lorsque je fais mine de repartir. Je reste cependant à l’observer un peu et les Ssssssh aggressifs qu’elle me lance me laissent penser qu’elle est moins ravie que moi de cette rencontre impromptue.

Je repars pour de bon et, vers 11h, les premières gouttes de pluie commencent à tomber. A 11h40, c’est suffisant pour que je me décide à finalement enfiler mon kway.

La pluie et le vent forcissent lentement mais sûrement. J’ai toutefois une bonne surprise en route : alors que je devrais commencer à monter un versant sans chemin, je trouve finalement un sentier assez bien marqué, qui m’épargne pour un temps les tracas de la navigation. Cette facilité est cependant vite perdue et je me retrouve donc à naviguer comme je peux dans le brouillard et la pluie. Le vent se fait également de plus en plus fort. A 13h50, la faim se fait un peu trop présente. Je m’arrête quelques minutes et avale une poignée de noix de cajou afin de la calmer. Mon appareil photo a visiblement trop pris l’humidité et présente un encéphalogramme plat… Il sera remplacé les prochains jours par mon smartphone. Le terrain est plutôt difficile même si je finis par retrouver un sentier. J’y croise un groupe d’adolescents avec leurs accompagnateurs. Les pauvres ont le vent de face et la plupart sont accrochés à leur capuche, le couvre sac à la main, probablement impossible à maintenir en place.

A 15h40, un rayon de soleil fait son apparition ! Du coup, à 16h je trouve un endroit fort charmant, près d’une rivière et de quelques arbres, afin de pique-niquer, enfin. Il fait frais cependant et je ne m’arrête qu’un quart d’heure.

En repartant, je croise quelques cerfs. Le paysage est magnifique, le cadre idyllique ! J’arrive au bothy de Shenavell à 17h15, faisant fuir des biches qui profitaient de la pelouse. Alors que j’en avais rêvé sans oser trop y croire, je découvre avec joie que le bothy est effectivement équipé d’une cheminée et qu’il y a un peu de bois en stock. Ma première action consiste donc, avant tout, à allumer le feu. Ensuite seulement, je commence à enlever mes affaires mouillées, chaussures, surpantalon, guêtres, chaussettes, kway, etc. pour les suspendre et les faire sécher. Afin de ne pas épuiser les réserves du bothy, je tente de débiter un peu de bois mort à la scie mais c’est la grosse galère, je lâche vite l’affaire. Les biches n’ont pas tardé à revenir et malgré mes quelques sorties, elles ne bronchent plus en ma présence. Dans la soirée, le temps dehors se dégrade et, parfois, vent et pluie battante se déchaînent pour un moment. Je me couche vers 21h30.

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