Cape Wrath Trail, si on remettait ça ?

Après ma petite virée écossaise de l’année passé, bien qu’ayant apprécié l’interlude, je ne pensais pas remettre le couvert. C’était très chouette mais c’était également très humide. A ceux qui m’avaient demandé si je comptais un jour terminer l’itinéraire jusqu’au Cape Wrath, j’avais répondu que je ne pensais pas le faire. Et puis les mois ont passé, l’hiver est arrivé et avec lui une soudaine envie de grand air. Du coup, finalement, pourquoi pas… Voilà, j’ai ressorti les cartes imprimées au printemps 2013, je suis retournée voir les sites internets dédiés, j’ai commencé à réfléchir aux étapes possibles, j’ai regardé les billets d’avions et, enfin, je me suis lancée. L’idée, donc : reprendre à peu près là où je m’étais arrêtée, et poursuivre vers le Nord.

En ce vendredi matin d’avril, me voici donc levée à 3h45. Avec mon sac sur le dos, chargé de mes affaires et de 10 jours de nourriture, je pédale à vélib’ pour rejoindre la gare du Nord afin d’y attraper le premier RER pour Roissy. Je prends mon billet, arrive sur le quai et, première déception : le prochain train n’est annoncé que pour dans une heure. Hum, je ne suis visiblement pas la seule étonnée de ce changement non prévu. Devant le tableau des horaires, je propose donc à la ronde de partager un taxi, ne pouvant me permettre d’attendre le bon vouloir de la RATP pour m’amener à bon port. Plusieurs personnes répondent positivement à la proposition et nous voici donc à héler un taxi suffisamment grand pour nous 5 et bagages.

Finalement, me voici enregistrée et dans mon vol pour Manchester. Ben ouais, les vols direct pour Inverness, y’avait pas. Mon deuxième vol Manchester/Inverness a d’ailleurs une heure de retard. Cela me laisse tout de même le temps, une fois arrivée, de prendre le bus pour le centre-ville, d’acheter du gaz pour le réchaud, un ticket de train pour ma destination du jour et de pique-niquer avec quelques provisions de chez Marks & Spencer. A 13h30, je suis dans mon train, direction l’ouest. La gare où je m’arrête n’est pas un arrêt automatique, il faut le demander pour que le train y stoppe. Je m’enquiers donc auprès de la contrôleuse de la façon de solliciter l’arrêt. En fait, c’est elle qui s’en occupe.

A 15h15, me voici en gare d’Achnashellach (à prononcer « Arnachez-la » avec un petit accent allemand), au milieu de nulle part, sous une petite pluie fine et avec une furieuse envie de dormir. Ma première action consiste à profiter du petit abri sur le quai pour m’équiper : guêtres sous le surpantalon.

Et c’est parti mon kiki ! Je pars tranquillement à travers bois (enfin, à travers ce qui fut une forêt). Petite inquiétude devant un panneau de déviation de sentier : vais-je déjà me perdre ? Mais je rejoins plus tard sans encombre le bon chemin, ouf. Je croise après une heure et demi mes deux premiers cerfs et arrive au bothy de Easan à 17h20.

En fait de bothy, il s’agit plutôt d’une petite cabane, parfaite pour une personne, qui pourrait éventuellement en abriter deux mais deviendrait vite très étroite pour plus. Alors que je retire mes protections de pluie, je repère ma première tique, qui se promène tranquillement sur le dos de ma main. Le problème se règle assez vite : écrabouillée ! Je dîne vers 20h15. Bien que n’ayant pas très faim, j’engloutis sans trop de soucis mes 125gr de purée au chorizo (vous savez, les sachets pour 4 personnes…). Je fais ma vaisselle dans le ruisseau avec quelques brins de bruyère, installe ma couchette, range ma nourriture en hauteur (les souvenirs des souris de 2013 restent présents), me brosse les dents et suis prête à dormir à 21h.

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