Aujourd’hui, nous attaquons Fimmvörðuháls, finalement la seule étape un peu physique de toute notre randonnée : 900 mètres de dénivelé positif plutôt raides. Du coup, réveil à 6h30 pour éviter de devoir monter sous un soleil trop chaud. Après quelques centaines de mètres en fond de vallée, on prend rapidement de la hauteur. Derrière nous, la vallée de Þórsmörk se déploie dans sa route vers l’Océan.
Devant nous, on voit se rapprocher petit à petit le glacier du Katla et celui de l’Eyjafjallajökull. Après avoir traversé un plateau basaltique complètement plat (et en avoir profité pour faire une pause au soleil), la montée reprend de plus belle, avec vue sur des coulées de la lave noires comme le charbon, semble-t-il relativement récentes et assez impressionnantes.
Enfin, après un peu plus de deux heures, nous arrivons au Mordor.
Enfin, disons que nous atteignons plus ou moins le col de Fimmvörðuháls. En 2010, plus de 15 jours avant l’éruption du l’Eyjafjallajökull proprement dite, celle qui fit tant parler d’elle à cause du panache de cendres volcaniques, une première phase de l’éruption avait en fait déjà commencé mais dont tout le monde se foutait hors de l’Islande puisqu’elle ne produisait que de la lave et que les risques étaient plutôt ceux d’inondations pour les communes alentours. Cette première phase d’éruption a eu lieu au col de Fimmvörðuháls, entrainant quelques modifications au sentier. L’efficacité islandaise fait que, dès l’été 2010, tout était déjà rebalisé et nous voici donc à progresser sur de la lave « fraîche » de moins de deux ans.
En plus d’arriver au col, nous commençons à nous trouver dans le nuage. Du coup, le brouillard et les quelques vapeurs échappées du sol se mêlent faisant nettement varier la température d’un pas à l’autre. Quand le nuage se déchire, on peut voir le glacier du Katla juste derrière. L’ambiance est vraiment assez irréelle.
Le sentier se trouve tantôt sur de la petite caillasse, tantôt sur ce qui ressemble plus à du sable. A L’occasion de quelques crevasses, on peut apercevoir de la glace sous ce sable : en fait, les cendres volcaniques se sont par endroit accumulées sur des bouts de glacier ou des névés, sur 50cm à un mètre d’épaisseur, mais la neige et la glace sont toujours en dessous.
Le brouillard s’épaissit et on se réjouit de faire le chemin un jour de beau temps. Déjà dans ces conditions, il n’est pas toujours facile de voir le poteau de balisage suivant. Arrivés à la bifurcation vers le refuge, à quelques dizaines de mètres de là, nous décidons de continuer et allons jusqu’au deuxième refuge, où nous arrivons vers 13h pour déjeuner. Le brouillard est épais, il fait froid et il est tôt, nous ne voyons pas l’intérêt de nous arrêter une nuit ici et, après une bonne soupe et quelques sandwiches, nous repartons donc pour 1100 mètres de descente vers Skogar.
La descente se fait sans évènement majeur : il s’agit d’une piste de gravelle fréquenté par quelques 4×4 et pour la majeure partie du temps, le brouillard nous suit. Petit à petit, l’herbe commence à réapparaître, les moutons avec et, lorsque nous passons sous le nuage, on devine la plaine et l’océan. Les ruisseaux qui dégringolent de la montagne forment quelques belles cascades.
Arrivés en bas, à Skogar, nous en avons plein les pattes et, avec un couple de suisses et deux français, nous allons nous poser à la boutique de souvenirs/bar pour boire un soda bien mérité. Nous profitons à peine de Skogafoss, la cascade qui, finalement, après les 5 jours de marche et les paysages que nous avons vu, n’a pas tant d’intérêt.