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Vik, Jökulsárlón et Mývatn

Suite à nos 5 jours de randonnée, nous nous retrouvons avec un jour de libéré par rapport à notre programme initial. Nous réfléchissons donc à la façon de l’utiliser. Au lieu de dormir à Skogar (dont faire le tour prend environ 3 minutes), nous décidons de prendre le bus de 19h50 jusque Vik, un peu plus loin sur la route n°1.

Aussitôt arrivés, nous plantons la tente et partons faire une balade de 2 bonnes heures sur les falaises environnantes, réputées accueillir une importante colonie de macareux moines. Ces derniers passant la journée en mer, la soirée est le moment idéal pour aller les observer. Nos pieds se sont un peu reposés depuis l’après midi et nous ne souffrons pas trop du petit raidillon pour atteindre le plateau. Et, là-haut, la vue est chouette. Déjà sur la mer et les falaises, et puis sur les macareux bien sûr.

Nous finissons tout de même par rentrer nous coucher, épuisés. Le lendemain matin, nous profitons d’être en ville pour refaire un peu notre stock de nourriture et allons nous promener sur la plage. A 12h45, nous sommes prêts à être cueillis par le bus quotidien, plein à craquer. En 3h de trajet, nous passons près d’une belle variété de paysages : glaciers, cascades, colonnes basaltiques, champs, etc. Le tronçon de route emporté en juillet par une coulée de boue (et qui a fait quelques titres en France à cause des inquiétudes d’une nouvelle éruption) est visible au milieu d’une large rivière glaciaire tandis que le bus passe sur la route de gravelle qui l’a remplacé en moins de 10 jours.

Beaucoup de nos co-voyageurs descendent au parc de Skaftafell, sur lequel nous avons décidé de faire l’impasse : on ne peut pas tout faire, nous avons donc fait des choix. Notre arrêt du jour est le Jökulsárlón, un lagon glaciaire. Arrivés sur place, et parce que nous avions mal géré l’heure du déjeuner, nous commençons par aller à la plage dévorer quelques sandwiches. Nous y sommes seuls, avec un phoque qui passe tranquillement dans les vagues. Une fois rassasiés, nous traversons le pont et allons sur l’autre plage, celle où s’échouent les glaçons échappés du Jökulsárlón et rejetés par la marée.

Nous profitons du spectacle puis allons voir l’objet principal de notre étape : le lagon lui-même. Nous ne restons pas à l’embouchure, où s’agglutinent touristes et bateaux à touriste, mais prenons immédiatement le sentier qui part vers l’ouest, à la recherche d’un coin tranquille où faire du camping sauvage. Beaucoup de touristes s’arrêtent ici une heure, le temps de faire trois photos et le petit tour en bateau amphibie. Sur les conseils de mon guide de randonnée, j’ai souhaité passer la nuit pour prendre le temps d’apprécier l’ambiance.

Au bout de quelques kilomètres, nous trouvons l’endroit parfait : un petit plateau, deux mètres au dessus de l’eau et ouvert sur le paysage. Nous y installons la tente et lorsque les bateaux arrêtent de sillonner le lagon, nous nous retrouvons seuls à profiter des lieux. Le seul bruit est celui des grondements sourds qui sortent du glacier, au loin, faisant croire à du tonnerre et les craquements des icebergs, comme des glaçons dans de l’eau tiède. De temps en temps, un bruit de vague nous indique qu’un iceberg est en train de se retourner.

Après dîner, nous poussons plus loin sur le sentier ouest, envisageant de peut-être marcher jusqu’au glacier. Finalement, c’est un peu loin. Mais la sérénité des lieux est très agréable. Comme des enfants qui voient des animaux dans les nuages, nous cherchons des formes dans les glaçons : ici un cygne, là une baleine…

Le lendemain matin, l’ambiance est toujours aussi calme jusqu’à ce que la valse des moteurs reprennent son pas, afin de mener les touriste au contact des icebergs. Nous replions tranquillement bagage et rejoignons l’entrée du lagon. Le prix à payer pour être restés une nuit est que le prochain bus n’est que vers 17h. Nous faisons une tentative de stop, sans succès, et finissons par nous réfugier dans la boutique de souvenir/bar, pour attendre le bus au chaud. Malgré cette après-midi un peu ennuyeuse, je ne regrette pas l’arrêt prolongé au delà de l’heure règlementaire.

Le bus nous amène au bout de la ligne, pour une étape sans intérêt, Höfn, dont la seule raison est de prendre le bus matinal du lendemain qui nous mène plus loin sur la route n°1. Le vent souffle énormément et tous les backpackers qui arrivent en même temps que nous posent leurs tentes sagement alignées le long d’une haie dont la protection contre les intempérie est plus symbolique qu’autre chose. La soirée se passe dans la salle hors sac bondée, à discuter avec des gens et d’autres.

Le lendemain matin, petit déception : aucune tente ne s’est envolée pendant la nuit mais on sent que tout le monde n’a pas dormi profondément. Nous sommes nombreux à prendre le bus de 8h30. Nous voyons quelques camarades d’une soirée descendre à des arrêts au milieu de nulle part, sous la pluie et les bourrasques et s’engager vaillamment pour des jours de marche. Une nouvelle occasion de se réjouir du beau temps qui a présidé à notre première semaine ici.

A midi, nous avons droit à une correspondance dans la charmante bourgade d’Egilsstaðir, dont nous ne verrons rien. Notre étape de ce soir est Reykjahlíð, petite ville touristique sur la rive est du lac Mývatn. Une accalmie nous permet de planter la tente sans la mouiller.

Comme il est à peine 16h et que nous allons rester ici moins de 18h, nous allons nous balader dans le paraît-il magnifique champs de lave voisin. Sauf qu’il fait moche. Mais alors vraiment un temps pourri : plafond nuageux bas et gris, petite pluie vicieuse, vent. Du coup, le paysage est nettement moins beau que tout ce qu’on nous vanté. Des champs de lave, on en a vu sur Laugavegurinn, celui-là ne nous paraît pas plus extraordinaire. Quelques larges crevasses laissent apercevoir l’eau chaude qui les traverse. Nous atteignons les bains chauds locaux, sans avoir vraiment l’envie d’aller les tester.

Nous continuons avec dans l’idée d’aller jusqu’aux solfatares, quelques kilomètres plus loin. Il pleut de plus en plus et nous demandons à un couple d’américains s’ils peuvent nous y déposer en voiture. Ils le font fort gentiment. Là, ça a un peu plus de gueule, mais ça refoule l’œuf pourri à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Nous faisons le tour, nous amusons des bouillons et des gros furoncles de pierre qui crachent de la vapeur à plein tube.

Pour rentrer au camping, nous essayons de demander aux quelques touristes automobilistes présent s’ils peuvent nous prendre mais faisons choux blanc. Nous marchons donc au bord de la route, en faisant vaguement du stop absolument inefficace, sous la pluie et le vent qui s’accentuent. Nous contents d’avoir fait tout ce chemin et d’être trempés, on nous a recommandé un restaurant sympa à encore quelques kilomètres supplémentaires de là et nous nous y rendons.

Heureusement que le carpaccio d’agneau fumé est bon. Ça réconforte un peu, d’autant plus qu’après il nous faut encore rentrer à pied…

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