Kerlingarfjöll

Parmi les regrets de 2011, il y avait celui de ne s’être arrêté que trop rapidement à Kerlingarfjöll. Ce petit séjour est l’occasion de rattraper ça puisque, une fois quittée Reykjavik, notre première étape est ce petit coin perdu au milieu de la route des Hautes-Terres.

Si lors de mon arrêt en 2011, j’avais rêvé à tous ces sentiers de randonnée sauvage, il faut bien être conscient que, là, je suis accompagnée de 18 ados certes motivés mais pas non plus aventuriers expérimentés. Arrivés sur place en milieu de journée, avant de penser à crapahuter, il nous faut surtout nous occuper de monter le camp et déjeuner. En plus, la météo n’est pas vraiment avec nous : fraîche et grise. Les nécessités logistiques étant réglées, il est temps de décider du programme. À la presque unanimité, nous choisissons d’aller trempouiller à la source d’eau chaude, un peu plus haut. J’avais le souvenir d’un bassin rustique pouvant accueillir une demi-douzaine de personne mais nous avons la bonne surprise de le trouver nettement agrandi et nous pouvons tous nous y plonger en même temps sans problème.

Nous restons là un long moment et finissons pas laisser la place lorsqu’un groupe de dames d’un certain âge arrive et que, même si le bassin est grand, à 30 cela va commencer à être un peu serré…

La soirée se passe entre douches, préparation du dîner et veillée, dans la mini salle commune où nous occupons une large place, navrée pour les autres campeurs mais dehors il ne fait pas assez beau pour que nous puissions raisonnablement rester en extérieur.

Le lendemain : temps de chiottes pour de bon. L’objectif de la journée est de se rendre aux solfatares de Hveradalir. Il existe un sentier qui y mène, en passant par la montagne. Mais le temps et la visibilité sont très médiocre et nous n’avons pas encore pu voir si les ados marchaient bien. Nous décidons donc de passer par la piste, quitte à voir si certains veulent prendre le sentier pour le retour.

Une heure et demi de marche plus tard, nous voici dans le champ de vapeur et de sources acides, aux terres ocres. Il pleut toujours et le vent n’est pas en reste. Entre la pluie froide et la vapeur tiède, quitte à être mouillés nous sommes une bonne partie à pique niquer debout dans la vapeur.

Finalement, la pluie finit par s’arrêter et nous permet de nous balader de façon un peu plus agréable sur le site. Il n’y a pas énormément de monde, c’est plutôt sympa.

Pour atteindre l’endroit, nous avons du descendre un escalier de planches de bois assez raide dans lequel la plupart des ados n’ont pas été à l’aise. Par ailleurs, d’autres randonneurs nous ont dit que le sentier était très boueux et passait par quelques névés. Par conséquent, nous préférons ne pas prendre de risque et rentrons pas le chemin par lequel nous sommes venus. Il ne pleut quasiment plus, le vent est dans notre dos et la piste descend en pente douce. Le retour se fait donc très tranquillement.

Comme la veille, la soirée se passe en intérieur, à se cacher des éléments peu chaleureux.

Pour notre dernière matinée à Kerlingarfjöll, certains préfèrent rester au camp à jouer, ayant eu leur dose de rando la veille, et d’autre souhaitent faire un petit tour. J’accompagne donc un petit groupe pour monter sur une mini montagne toute proche. Il fait bien évidemment toujours frais mais il ne pleut pas ou quasiment pas. La montée nous réchauffe bien et, au sommet, la vue sur 360° nous récompense pleinement. Nous bénéficions d’un panorama magnifique sur les hautes terres, le massif de Kerlingarfjöll et les glaciers de Langjökull et Hofsjökull au loin.

Revenus au camp nous profitons d’un court passage de presque beau temps pour replier les tentes tant qu’elles sont sèches. C’est ensuite l’heure du déjeuner puis de l’attente de notre bus, qui se fera un peu désirer.

Au final, je suis bien contente (et je ne crois pas avoir été la seule) que nous nous soyions arrêtés à Kerlingarfjöll. L’endroit est vraiment superbe. J’aurai bien randonné un peu plus dans le coin (notamment pour faire une boucle de quelques jours dans le massif) mais avec un temps plus clément. En effet, avec ces conditions, il faut bien avouer que c’est un peu la galère. Ceci dit, c’est l’Islande, il ne faut pas non plus s’attendre à faire bronzette en maillot de bain.

A noter cependant que le camping/resort est en plein développement. Visiblement, l’objectif est de faire de Kerlingarfjöll un nouveau Landmannalaugar. De nouveaux espaces pour planter les tentes sont en train d’être développés, l’agrandissement du bassin aux sources d’eau chaude est un autre signe, en lieu et place des gués antérieurs sur la route d’accès il y a maintenant des petits ponts, etc. Comme dans le reste de l’Islande, il est probable que la visite de ces lieux reculés soit de moins en moins le plaisir de quelques privilégiés mais devienne un incontournable de tous les circuits grand public.

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