Skye Trail, l’aventure avant même le sentier

Suite à mes virées écossaises précédentes, j’avais tenté le chemin de Stevenson il y a deux ans (Stevenson décrivant les Cévennes comme « les Highlands de la France ») mais ça ne valait vraiment pas les grands espaces écossais. Vraiment pas. Donc je restais un peu sur cette frustration, d’autant plus avec la perspective de quitter le continent européen quelques temps. Du coup, il me semblait incontournable de me faire une dernière virée solitaire en Ecosse avant un émigration vers le nouveau continent. Difficile de trouver aussi sauvage et isolé que le Cape Wrath Trail, les autres chemins de grande randonnée du pays me semblant nettement plus sur des sentiers battus. Après réflexion, je me suis dit que l’île de Skye ce ne serait pas mal. Comme d’hab’, je n’avais pas vraiment préparé : j’avais juste acheté des cartes et étudié la trace GPS sur le site Walk Highlands.

J’avais réservé un vol aller-retour Paris Glasgow en prévoyant de prendre le train jusque Mallaig, ensuite d’emprunter le ferry et de dormir du côté de Armadale, puis de faire du stop jusqu’au nord de l’île pour démarrer le trail. C’était sans compter sur l’annonce surprise d’une grève Air France/Hop… Une journée d’échange avec les services clients respectifs la veille de mon départ et, finalement, je négocie qu’au lieu de partir le samedi matin pour Glasgow, je pars le samedi en fin d’après-midi pour Edinburgh… De là, je compte prendre le train pour Inverness le soir même, y dormir et le lendemain prendre le bus ou le train pour l’île. De toute façon, en parallèle, une partie de la voie de train entre Glasgow et Mallaig a été emportée par des intempéries donc je n’aurai pas pu compter sur ce mode de transport dans mes plans initiaux.

Samedi 8 avril – Paris/Endinburgh

Arrivée à l’aéroport, le stress commence : mon avion pour Edinburgh est annoncé avec 20 minutes de retard. Or, tous mes plans de voyages tiennent sur la possibilité d’attraper une correspondance train pour Inverness à mon arrivée et, là, ça va commencer à être compliqué. Ceci dit, il reste toujours un bus qui fait le même trajet et part un poil plus tard de l’aéroport, je ne perds donc pas espoir et me dis que ça va le faire. J’appelle donc l’auberge à Inverness pour réserver un lit histoire de ne pas me faire avoir en arrivant à minuit. Sauf que, finalement, mon avion décolle avec une bonne heure de retard. Arrivée à Edinburgh, il est clair que je ne pourrai avoir ni mon train (déjà parti) ni mon bus, le temps de récupérer mes bagages qui tardent à arriver. En attendant mon sac, je réussi à trouver une auberge en ville qui n’est pas complète et j’y arrive vers 21h30. J’y apprends que j’ai réservé le dernier lit, juste après une annulation de dernière minute.

Après dîner, j’étudie les possibilités du lendemain, en particulier les bus. Je ne réserve rien car il y a des départs qui pourront faire mon affaire : a priori il est possible de faire Edinburgh-Portree en bus dans la journée.

Dimanche 9 avril – Edinburgh/Portree

Au réveil, je re-checke sur le téléphone les horaires de bus. Celui de 12h15 que je pensais prendre est passé complet depuis la veille au soir. Il ne me reste que celui de 10h30 que je m’empresse du coup de réserver en ligne. J’achèterai ma bouteille de gaz à Inverness, plutôt qu’Edinburgh, tant pis. Je ne souhaite pas tenter le diable plus que ça sur les transports, il me semble que j’ai déjà bien montré mes capacités d’adaptation, il ne faudrait pas que je passe mon séjour à résoudre des soucis logistiques…

Je prends mon petit-déjeuner, quasiment seule dans la cuisine (est-ce le fait que nous soyons dimanche matin ?) et pars tranquillement (mais d’un bon pas quand même, à cause de cette histoire d’horaires) vers la gare routière.

Je passe le trajet à dormir. A Inverness, j’achète mon combustible, fait une petite balade en ville et passe le temps à la gare routière.
Mon deuxième bus est à 17h15, le trajet est vraiment beau (même si c’est un bout d’Ecosse que je commence à bien connaître) et je suis surtout un peu plus alerte qu’en premier partie de journée.

J’arrive sans encombre à Portree à 20h20 où vais m’installer à l’auberge que j’avais pris soin de réserver. Je profite également du wifi pour revérifier la météo de la semaine à venir. Comme cela semblait s’annoncer dans les prévisions déjà disponibles les jours passés, mardi risque d’être très mauvais. Or, c’est mon étape la plus importante et normalement la plus belle. Je sens déjà que mon programme de 7 jours de marche va en être un peu boulversé mais je me dis que je verrais bien le lendemain soir pour aviser.

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