Cher Père Noël,

Cette année je n’ai pas fait de lettre au petit Papa Noël. Les années précédentes non plus remarquez. Mais cette année j’avais tout de même quelques souhaits pour remplir sa hotte. Enfin surtout un. A qui m’a demandé ces derniers temps ce que je voulais pour Noël, j’ai répondu « un travail ». Un travail intéressant bien entendu. Et puis payé décemment, si possible avec des RTT en plus des vacances et, encore mieux, dans un endroit sympa ou pratique. Alors oui, je sais, il faut arrêter de croire au Père Noël. Parce que depuis septembre 2008 et mon arrivée à Cambridge j’ai postulé à soixante-trois offres d’emploi en Angleterre et cent-dix offres d’emploi dans toute la France. En seize mois, j’ai obtenu trois entretiens en Angleterre, et trois entretiens en France. Sur ces six entretiens, le premier je n’ai jamais su si j’aurais été embauchée, le second je ne correspondais pas à ce qu’ils cherchaient, le troisième ils m’ont recalé pour « absence d’expérience », le quatrième parce que j’étais un peu trop qualifiée, un peu trop au dessus de ce qu’ils cherchaient (ceci dit, ils avaient été charmants avec moi), le cinquième je l’ai raté de peu au profit d’une de mes collègues (qui trouve qu’elle manque sérieusement de stimulation intellectuelle et va donc dès l’an prochain reprendre des études pour être professeure d’art) et le sixième entretien s’est soldé par… une réponse positive !

On peut voir les choses de deux façons : trouver un boulot après plus de cent-soixante-dix candidatures ce n’est pas très brillant, ou alors : se faire embaucher au sixième entretien, ce n’est pas si mal. Toujours est-il que le 5 janvier je débute un CDD d’un an en tant que chargée de mission culture et tourisme, pour une collectivité locale dans les environs de Château-Thierry (Aisne). Alors, merci Papa Noël ? Oui et non. Le boulot va sans doute être très intéressant et se situe tout à fait dans mes cordes et dans ce qui m’intéresse. Pour la paie par contre, il faudra que je me contente de moins que ce que j’avais espéré, nettement moins même. En revanche, j’ai quelques RTT, et la localisation aurait pu être pire. On ne peut pas dire que Château-Thierry soit une ville à l’attractivité évidente (surtout quand on ne boit pas de Champagne), mais les environ m’ont fait l’impression d’être un assez jolis et, contrairement à Pithiviers par exemple (aaah, Pithiviers, ses champs de blé et ses deux bus par jour), c’est à quarante-cinq minutes seulement de Paris en Transilien, une heure en voiture.

Donc même si ce n’est pas des conditions de rêve, cette embauche est sans conteste une très bonne nouvelle. Il va falloir que je me mette à la recherche d’un logement, à plus long terme d’un véhicule (je suis bien tentée de m’acheter une petite moto) et que je m’organise pour des allers-retours réguliers à Cambridge où, ne l’oublions pas, je garde de bonnes raisons (une principale surtout) de me rendre.

Mais d’ici janvier et tous les arrangements matériels à mettre en place, c’est les vacances ! Et en plus il a neigé à Paris, si ce n’est pas formidable ça !