Ma rencontre avec Nestor

Samedi 29 décembre 2012
Te Anau – Brod Bay

Alors que nous n’avons pas mis de réveil, je me réveille à 7h20 et en profite pour aller prendre une petite douche et ranger mes affaires pour la Kepler. Nico et Jean finissent par se lever aussi et le temps que nous remballions les tentes, préparions les sacs, etc. nous quittons le camping un peu avant 11h et sommes à l’entrée de la Kepler à 11h20.

Nous avons choisi de démarrer au Rainbow bridge, qui n’est pas l’entrée principale mais qui nous permet de rééquilibrer nos trois journées de marche et d’éviter d’avoir la première extrêmement courte et la dernière très longue.

Nous avançons bien sur le sentier à travers bois, presque deux fois plus vite que les temps indiqués mais il faut dire que je suis avec deux bolides qui ont décidé de faire la course. Le temps est mitigé, plutôt gris et nous prenons parfois quelques gouttes. Arrivés à l’entrée principale nous faisons la photo souvenir de nouveau et nous pique-niquons non loin de là sur une plage.

Après déjeuner, nous repartons vers le camping où nous plantons les tentes rapidement avant de discuter avec une française, Yolaine, déjà installée. Il se met à pleuvoir plutôt fort et nous voici coincés sous l’abri où nous dînons vers 18h alors qu’il pleut toujours. Ce n’est que vers 20h30 qu’elle se calme et que nous pouvons même profiter d’un coin de ciel bleu. Nous nous endormons sans le bruit de la pluie mais avec celui des vagues sur le lac qui font un boucan d’enfer.

 

Dimanche 30 décembre 2012
Brod Bay – Iris Burn

Il a plu une grosse partie de la nuit. Contrairement à Jean et Nico, j’ai plutôt bien dormi grâce à mes bouchons d’oreille. Le réveil sonne à 7h et le temps est toujours plutôt couvert. Nous démarrons vers 8h25, Nico et Jean encore plus au taquet que la veille : je les vois bientôt disparaître devant moi, dans le sentier de sous-bois qui monte régulièrement puis en lacets. Peu avant la ligne des arbres, j’entends un cri d’oiseau nouveau. Je devine de quel oiseau il s’agit même si je ne le vois pas…

Le sentier finit par rejoindre les landes de crête. Avec les nuages encore suffisamment hauts pour ne pas cacher le paysage, la vue est particulièrement belle mais le vent qui souffle est bien frais.

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Deux heures après être partie du camping, et alors que les temps annoncés sont de 4h30, me voici en vue du refuge de Luxmore. Des touristes s’y font déposer en hélicoptère et semblent impressionnés que certains montent à pied. WTF ?! oserais-je demander : on ne peut pas dire qu’il s’agisse de rando difficile. Je comprends d’autant moins qu’ils aient payé probablement plusieurs centaines de dollars pour la petite virée qu’avec le temps ils ne vont pas voir grand chose, que la partie la plus belle du sentier est encore à venir et qu’ils ne la parcourront même pas.

Une fois dans le refuge, je retrouve Jean et Nico qui sont en fait arrivés un bon quart d’heure avant moi, pas beaucoup plus. Nous profitons d’être à l’abri pour faire sécher les tentes et grignoter au chaud. Le temps dehors se dégrade et il se met à pleuvoir. Nous restons donc finalement là jusque déjeuner. Nous faisons un mini détour par une grotte pas loin mais nos lampes de poche sont toutes tellement faiblardes que retournons chercher nos sacs au refuge et repartons, dans la pluie et le vent.

Au bout d’un moment cependant, il y a parfois de belles ouvertures dans les nuages qui permettent d’admirer les vues : c’est magnifique !

Nous faisons deux pauses dans des petits abris d’urgence, histoire de boire un coup et grignoter à l’abri de la pluie et du vent. Finalement, alors que nous entamons la descente, bien avancés dans l’après-midi, le temps commence réellement à se découvrir et quelques rayons de soleil percent parfois.

Nous faisons un très court détour par un point de vue où une belle surprise nous survole puis vient se poser devant nous : Nestor Notabilis, autrement dit un kéa. Il fait le beau pour nous, sans pour autant être trop familier et on en profite un petit bout de temps, avec en plus l’arc en ciel en toile de fond.

Il n’y a pas à dire, le détour valait le coup ! Nous repartons ravigotés et nous engageons de nouveau dans les bois à travers lesquels le soleil se fraie maintenant un chemin très régulier.

La journée qui aurait pu être vraiment galère à cause de la météo (nous avons été bien trempés par la pluie) est finalement super chouette ! Même s’il se remet à pleuvioter doucement quand nous arrivons au camping, on est plutôt bien. Un peu de répulsif et les petites putasses ne sont presque plus dérangeantes. Ceci dit, vu le temps et la tout de même grosse journée de marche (nous aurons finalement marché exactement deux fois plus vite que les temps indiqués toute la journée), nous allons nous mettre au lit assez tôt.

 

Lundi 31 décembre 2012
Iris Burn – Te anau

Au matin il ne pleut plus mais le petit vent qui souffle est froid. Le réveil a sonné à 7h mais nous ne sortons des tentes qu’à 7h45 et ne nous engageons sur le sentier qu’à 9h10. Il tombe parfois quelques gouttes mais rien de terrible. Nous avançons bien, comme la veille.

Nous ne marchons quasiment que dans la forêt, mais dans des ambiances qui changent subtilement selon la végétation. C’est sympa même si moins beau qu’hier.

Nous faisons une courte pause sous un abri et une vraie pause déjeuner au dernier refuge du sentier. Nous arrivons à la voiture juste au moment où la pluie se met réellement à tomber. Nous rentrons à Te Anau où nous remontons nos tentes avant qu’un gros vent se lève et que la pluie ne tombe drue. Je dois même replanter des sardines assez promptes à s’arracher. Nous restons dans la salle commune du camping, prenons des douches, faisons la lessive, etc. avant d’aller au resto que nous avons réservé pour le réveillon : le Redcliff, censé être le meilleur restaurant de Te Anau. Il tient ses promesses et, en plus d’un accueil parfait, le repas est délicieux. Saint-Jacques, duel d’agneaux rôtis, cheesecake et petits macarons pour terminer.

Nous rentrons pas très tard au camping où nous comatons un peu avant d’aller nous coucher.

 

Mardi 1er janvier 2013
Te Anau

Il a plu toute la nuit. La tente de Jean a été inondée et il a passé une nuit merdique : il s’est finalement réfugié dans sa voiture où le confort n’a pas été à la hauteur de ses espérances. Avec mes bouchons d’oreilles, je n’ai pas été dérangée et notre tente est restée heureusement au sec. Cependant, au réveil ce matin, vu la pluie qui continue de tomber, nous décidons de rester ici une nuit de plus, pas très motivé à repartir sous la pluie alors que les prévisions pour demain sont les mêmes… Pour nous consoler du temps maussade, nous allons nous prendre un gros brunch en ville et rentrons glander au camping le reste de la journée, à l’exception d’une petite sortie courses et chocolat chaud pour le goûter. Une journée tranquille en somme. Jean s’offre cette dernière nuit à Te Anau dans une des cahutes louées par le camping, histoire d’être au sec pour sûr.

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