La nuit a été fraîche et il y a pas mal de condensation sur la toile. Je sors à 8h, quand les premiers rayons du soleil viennent frapper à la porte. Il fait donc grand beau, mais encore frisquet. Je prend le petit déjeuner pendant que j’étale sur des cailloux mes affaires pour que tout soit le plus sec possible avant de remballer et décoller vers 9h45.
Arrivée au village du Pont de Montvert, j’échange quelques mots avec un vieux monsieur qui tient absolument à me refiler ses éphémérides et, surtout, la parole de dieu qui y est inscrite. J’accepte pour ne pas le vexer.
Un peu plus loin, un panneau dans un jardin indique : « Un con qui marche va plus loin qu’un intellectuel assis. »
Après le village, ça monte raide, il fait chaud sous le soleil et les genêts sont en fleurs. Je sens bien que j’avance vers le Sud. Au bout d’un moment le paysage change pour de la forêt tout en continuant de monter.
J’arrive au sommet peu avant 13h30, parfait pour manger ! J’étale tarp et bâche de sol qui sèchent sans soucis au vent et au soleil tandis que je pique-nique en compagnie des lézards. Je ne suis pas mécontente, non plus, de m’aérer les pieds.
Je repars après trois quarts d’heure, pour entamer la descente vers Florac. Quelques versants de pins sont infestés de cocons de chenille processionnaire, dont je croise quelques spécimens.
Quand le choix s’offre à moi, je prend un raccourcis qui m’épargne un détour de 5 à 10km.
Mais comme je n’ai rien préparé, je déambulerai un long moment d’un bout à l’autre de florac avant de trouver le camping ouvert. Alors que je suis arrivée en ville à 18h10, je ne m’y installer qu’une heure et demi plus tard.
Le tarp à peine monté, je vais me prendre une douche et manger rapidement : j’en ai plein les pattes !
La météo pour le lendemain indique orage et forte pluie : ça promet pour le réveil…
Je passe en effet une nuit entrecoupé de réveils. Il a commencé à pleuvoir, comme prévu, vers 3h30/4h du matin, par intermittence. Mon abri est formidable, il n’a encore une fois pas laissé passer une goutte. Vers 8h, je range tout à l’intérieur, au sec, avant de mettre mon sac et mes affaires sous l’abri à pique-nique du camping. Je suspends le tarp et la bâche en espérant qu’ils s’égouttent un minimum pendant le petit-déjeuner mais sans réel espoir de les voir sécher.
Comme la veille au soir, je fais ma popote dans l’espace barbecue mais mange mon bol de céréales et gâteau breton à l’abri de la pluie, maintenant discontinue.
Je fini par partir vers 9h45. Je fais un arrêt rapide en ville à la boulangerie pour racheter du pain et zou, 4h à marcher sous la pluie ! J’ai les pieds en feu et je suis trempée jusqu’aux os. Encore une fois, je trouve qu’il y a beaucoup de bitume ou de chemin dur. Je n’ai pas envie de m’arrêter une seconde pour autant : il ne fait pas si chaud que ça, surtout en étant mouillée.
J’arrive à Cassagnas un peu après 14h. Ouf ! Il y a une place pour moi au gîte d’étape. Je prends aussi une option sur le dîner, soyons fous !
Nous ne sommes que deux dans le dortoir, c’est raisonnable. Je commence par étaler toute mes affaires trempées : tout le sac a pris l’eau au moins un peu, sauf mon duvet. Ensuite, après un petit grignotage pique-nique sur mon lit, un tour à la douche bien chaude. A la sortie, je réétale proprement mes affaires en bricolant un séchoir avec l’étendoir et un radiateur électrique : vu l’humidité ambiante, aucune chance que quoique ce soit ne sèche sinon. Ma camarade de chambrée profitera d’ailleurs de l’efficacité de mon système.
J’apprécie ensuite le reste de l’après-midi en soignant mes ampoules et en bouquinant.
< A 19h, le dîner est servi : tarte épice-noix-roquefort, tarte aux champignons, quiche lorraine, crudités, saucisses à la verdure et pâtes et, enfin, fondant à la châtaigne en dessert. Moi qui ne suis pas une amatrice de crème de marron habituellement, je repartirai du gîte avec la recette. Comme on capte un peu de réseau et que je me suis aperçue que j'avais une journée de marche en moins que prévu pour faire mon parcours, j'en profite pour avancer mon billet de train d'une journée, la perspective d'avoir une journée tranquille à la maison avant de reprendre le boulot n'étant pas pour me déplaire. Avant de me coucher, je prends une décision audacieuse : je vais laver mes deux paires de chaussettes, prenant le pari qu'elles auront séché pour le matin. Même si les chaussures, de leur côté, sont loin d'avoir séché, je reste optimiste... A presque 22h : dodo !