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Zoo’rais pas du

Aujourd’hui, je commence par me la jouer culturel : c’est parti pour le musée de la Capitale (首都博物馆), qualifié par mon Lonely Planet de « plus beau de Pékin ». L’entrée est gratuite (sous réserve de présenter son passeport, faut pas déconner). Je flanne dans une belle exposition sur la vie traditionnelle à Pékin dans tous ses aspects quotidiens. Je fais un petit tour dans une grande salle sur l’opéra où un chinois joue les paparazzis sur une famille d’américains roux et moi-même. Je ne suis même pas sûre qu’il arrive à garder l’illusion de ne pas s’être fait griller… Enfin, je termine par une très longue frise chronologique qui replace l’histoire de la Chine et en particulier Pékin en parallèle avec l’histoire du monde. C’est un bon moyen d’avoir des repères. Quelques panneaux me font rigoler, notamment celui qui évoque le commerce triangulaire par un tableau montrant des esclaves et qui est sobrement intitulé « detestable slave trade ».

Je finis par quitter le musée pour me diriger vers le grand temple taoiste du Nuage Blanc (白云观). Il n’y a pas grand monde, quelques moines et quelques pélerins. Beaucoup d’encens brûle dans la multitude de brûleurs devant les petits temples. Des panneaux expliquent comment prier et, comme toujours, l’endroit est orné d’un grand nombre de sculptures.

Le tour fait, me voici devant une alternative existentielle : zoo ou pas zoo ? Le cartoville n’en dit pas grand chose, le Lonely mentionne que « certains enclos feront grimacer les défenseurs des animaux ». Mais c’est aussi le zoo au monde qui a probablement le plus grand nombre de pandas… Finalement, je me décide, j’y vais, en prenant l’option pandas. Pour atteindre cette partie-là, je passe effectivement devant des cages à l’ancienne : petits espaces bétonnés/grillagés, avec des vieux décors peints décatis, rien de très folichon. Les volières sont de la même facture et je vois un oiseau se payer deux ou trois fois de suite la vitre frontale de son espace.

Chez les pandas, je commence par me faire une petite frayeur en voyant un panda amorphe qui n’a pas l’air en forme dans un enclos intérieur peu attrayant.

Ceci dit, soyons honnêtes, il s’agit sans doute d’un vieux et les autres que je vois ont l’air tout à fait en forme. Ils ont pas mal d’espace et, même si les enclos ne sont pas très modernes, ça me semble honnête. Visiblement, les JO de 2008 ont aussi été l’occasion de moderniser tout ça. Un espace supplémentaire récent accueille les visiteurs (et quelques pandas) et, partout, des panneaux expliquent le cycle de vie des pandas, les recherches menées, les pandas à travers le monde, etc. Certains textes laissent cependant un peu dubitatif. C’est le cas par exemple de celui qui explique la nécessité de créer un environnement stimulant pour les animaux en captivité. Pas sûre que le concept soit appliqué à autre chose que les pandas ici. Un autre panneau fait part de la dispute scientifique entre chinois et occidentaux sur l’appartenance des pandas à la famille des ours… Dans tous les cas, on sent bien que la propagande et l’entretien du sentiment de fierté nationale ne sont pas loin.

Après avoir bien fait trois fois le tour pour en profiter au max, je vais tout de même voir le reste du zoo, attirée notamment par les grands fauves. Et là, coup dur. Pour de bon c’est écoeurant. Ils sont tous dans des fosses de béton, c’est-à-dire dominés par le public qui est de plus assez peu respectueux. Pour des prédateurs naturels, j’ai le sentiment que ce ne sont pas là des conditions idéales pour leur bien être. Les ours polaires sont dans un environnement tout aussi déprimant. Elles sont bien loin les préconisations sur un « challenging environnement »…

En fait, tous les enclos sont d’une tristesse incroyable et pas besoin de tomber dans l’anthropomorphisme pour voir que les animaux ne sont pas maintenus dans des conditions optimales… Surtout lorsque, encore une fois, les visiteurs chinois n’hésitent pas à crier et taper sur les vitres pour attirer l’attention.

Je finis donc par partir, très mitigée sur ma visite.

Petit détail rigolo avant de partir cependant : les traductions approximatives dans les toilettes.

Je rentre tôt aujourd’hui pour aller chercher Nico avant de rejoindre mon cousin et sa copine pour aller dîner dehors d’une fondue chinoise.

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