Dimanche matin, le réveil n’est pas stressé. Je descend petit-déjeuner d’oeufs brouillés et bacon, avec quelques toasts, yaourts, chocolat chaud, jus d’orange à volonté : ce n’est pas désagréable. Dehors, la pluie et le vent n’ont pas déserté. Vaillante, j’ai décidé de me faire l’aller-retour jusque Sandwood Bay, à défaut d’y passer une nuit. Je me mets donc en route à 9h50, sous une pluie parfois un peu fouettante.
Je parcours d’un bon pas les 12 kilomètres et suis à la plage un peu après midi. Je profite des lieux, du paysage, même si je ne suis pas seule et que les 4 ou 5 personnes que je croise ou vois me donnent l’impression qu’il y a affluence. Je pique-nique ensuite un peu plus haut dans les dunes, à l’abri d’une ruine puis prend le chemin du retour vers 13h.
Mais, cette fois-ci, j’ai le vent de face et marche pas mal la tête basse pour m’épargner le visage. A 14h, un début de ciel bleu fait son apparition, à 14h15 il fait grand beau mais dès 15h le plafond nuageux est de retour, la pluie itou. J’arrive à l’hôtel à 15h20, sous une pluie battante et complètement trempée, malgré kway et surpantalon.
Quelques dizaines de minutes plus tard, je vois par le fenêtre que le soleil est de nouveau de retour… Pour ne rien louper, et bien que j’ai pris soin de planquer mes mains le plus possible, mes allergies au soleil sont à leur paroxysme. Pour me consoler, je dîne au restaurant de l’hôtel puis passe une soirée glande devant la télé.
Lundi, encore un réveil tranquille.
Je descends petit déjeuner à 8h30 et quitte l’hôtel à 10h, direction la supérette Spar pour des mini courses de complément. Puis, je suis la route à pied, le long du Loch, en direction de Rhiconich que j’atteins peu après midi. En chemin, je vois des traces sur le bas-côté. C’est trop griffu pour être des lapins, mais ce n’est pas des traces de chien pour autant. Une loutre ! Bon, percutée sur le bord de la route, du coup je ne suis pas sûre que ça compte vraiment dans la partie « wildlife sightseeing »…
A Rhiconich, j’entame le stop vers le nord. En vain.
Je me mets donc à marcher en levant de pouce quand, de temps en temps, une voiture approche. Finalement, une famille fini par me prendre. La route est sublime et nous arrivons à Durness vers 13h30. Avant d’aviser sur où je vais dormir et ce que je vais faire, je commence par pique-niquer. Forcément au moment où passe une averse, sinon ce ne serait pas drôle.
Le soleil revient, je pars tranquillement à pieds vers la plage et les falaises, trouver l’auberge SYHA repérée sur internet. J’y trouve porte close et aperçois à l’intérieur une affichette indiquant que la réception n’ouvre qu’à 17h. Pas le choix donc, je vais me balader avec mon sac à dos (plus si lourd que ça, mes réserves de nourriture étant sérieusement entamées). Juste à côté se trouve Smoo Cave, une grotte creusée conjointement par l’écoulement des eaux et le ressac. Il s’agit de l’attraction locale (en plus du fait que John Lennon venait passer ses vacances ici chez sa tante). C’est sympa mais sans plus. Je pousse la balade dans les prés jusqu’aux rochers et me pose à admirer le paysage un petit bout de temps.
Je finis par revenir et, l’auberge n’étant toujours pas ouverte, me décide à plutôt opter pour la bunkhouse au centre du village dont le bâtiment et la vue sont de toute façon plus sympas.
Il n’y a pas de réception, il faut appeler un numéro pour indiquer qu’on veut un lit. Je le fait, 17,5£ la nuit, ce ne sera pas la ruine. La fille qui vient un peu plus tard pour m’enregistrer m’indique que mon arrêt de bus pour le surlendemain sera juste devant. J’avoue que j’avais aussi compté un peu la dessus, préférant éviter de devoir marcher 2 miles de bon matin pour chopper mon bus pour Inverness. Je passe tranquillement la fin d’après-midi au fond d’un canapé, me fendant juste d’une petite balade à la plage avant dîner.
Dans la soirée, un autre hôte suggère qu’il pourrait être possible de voir des aurores boréales cette nuit. Il est vrai que nous sommes bien au nord et que l’idée m’avait également effleuré l’esprit. Après vérification sur internet cependant, les prévisions d’activité solaire sont insuffisamment optimistes pour que ça vaille le coup de se lever au milieu de la nuit : tant pis. Je vais me coucher à 22h45.
La nuit s’est bien passée et, malgré un premier réveil à 7h, je n’émerge du lit en ce mardi matin que vers 8h30. Le ciel est voilé, le temps calme. Je n’ai pas de carte du coin mais avais téléchargé des cartes open source sur le téléphone. Je pars donc en balade un peu après 10h, me guidant au GPS, direction dans un premier temps la lande, puis l’embouchure de la rivière Dionard : le Kyle of Durness.
Je longe ainsi d’abord le petit fjord, marchant dans les dunes avant de m’approcher de plus en plus de la mer. Je me fais une pause déjeuner sur une petite plage vers 13h. Je continue le long de la mer et suis de retour à l’auberge à 15h50, non sans avoir fait un mini détour par le Spar, m’acheter un steack pour le dîner. En chemin, je vois pas mal de migrateurs, des oies, prendre leur envol dans la direction probablement des îles Féroé, voire de l’Islande.
Une heure plus tard, je ressors et marche jusqu’au craft village de Balnakeil où se trouve une chocolaterie réputée. Nous sommes hors saison et tout semble fermé. Le chocolatier était prêt à fermer précocement pour cette raison mais me rouvre sa porte et nous discutons un petit moment avant que je ne rentre à l’auberge. Soirée tranquille, dîner, et au lit à 22h. La question des aurores boréales ne se pose pas cette nuit : le ciel est trop couvert pour qu’on puisse apercevoir quoique ce soit.
Ca y est tu m’as définitivement convaincu d’y remettre les pieds dans le coin 🙂 enfin pas en voiture pour galérer à trouver sandwood bay mais pour un beau trek !!
Quelles belles photos et t’es tu fière d’être aller au bout ?
Finalement, combien de jours de marche t’a t-il fallu depuis Fort William ?
des coins à recommander/explorer/approfondir si on veut tater du HP ?
Je ne crois pas qu’il y ait de fierté particulière à en tirer (ou en tout cas, je n’en tire pas vraiment). Je suis juste contente d’avoir pris une bonne bouffée d’air frais 🙂
Pour le nombre total de jours, de l’ordre de 18/20 jours au total je crois. Peut-être que je ferai une page récapitulative de tout ça comme pour la Nouvelle-Zélande à vélo. De toute façon, un petit retour liste en préparation pour RL.
HP = Hors Piste ? Si c’est ça qui te plaît, suffit de suivre la trace gps, hein 😀 La moitié du temps il n’y a pas de sentier, même si cette année je l’ai un peu plus jouée prudente et ai suivi un peu plus de chemins carrossables. Mais, grosso modo, dans les Highlands, les sentiers disparaissent souvent dans la lande (lors de randos plus ponctuelles il y a quelques années, j’avais déjà expérimenté un peu ce terrain très particulier…).
Enfin, à noter que, de ce que j’en sais, les autres « trails » officiels d’Ecosse sont cependant plutôt bien marqués. Le Cape Wrath Trail est le seul vraiment sauvage il me semble (et il n’existe d’ailleurs pas de façon officielle).
Sans parler d’exploit ou autre, juste le fait d’être allé au bout de ton projet, ça te fait une étape de passée et t’es prête à poser tes guêtres ailleurs !!
Des terrains de jeux en vue pour la suite ?
En Norvège du Nord, tu devrais retrouver ces particularités ou le tracé disparait pour un bon bout de temps avant de revenir. Inquiétant au début puis marrant à la fin !
Tiens, je m’aperçois de plusieurs trucs après avoir lu ça:
1) Le chemin pour Sandwood n’a vraiment pas changé.
2) C’est toujours l’enfer pour faire du stop à Durness (4 heures sans bagnoles pour nous prendre, on a fini par marcher).
3) le Kyle of Durness, c’est cool, mais pas autant que le Kyle of Tongue.
1) Tu m’avais fait un tel tableau de ce chemin que j’avoue avoir été surprise par sa facilité…
2) L’enfer, l’enfer… comme tu y vas. Disons qu’il n’y a pas foule plutôt.
3) Les photos ont l’air pas mal en effet.
Pauvre loutre :(. Le soleil a l’air de repointer le bout de son nez, ça donne une toute autre impression 🙂