Jeudi 13 avril – Portree/Sligachan
La nuit a été excellente. Je suis réveillée vers 6h mais rapidement rendormie. Globalement, j’ai dormi comme une masse. Il n’y a pas à dire, rien de mieux qu’un grand bol d’air frais pour passer une bonne nuit derrière.
Je commence à émerger doucement un peu avant 8h. Je prends le temps pour ranger, petit-déjeuner et faire mon sac.
Je quitte l’auberge à 10h et, dès 10h10, les premières gouttes tombent. C’est heureusement juste une averse. Je rate le chemin au bord de l’eau (mais de toute façon, avec la marée haute, pas sûre qu’il aurait été praticable) et fait donc le début en bord de route.
Il fait un temps correct avec des averses régulières. Le paysage est joli mais le fait de marcher sur la route n’est pas super agréable. Des voitures passent régulièrement, certaines sans particulièrement ralentir ou faire d’écart.
A 13h40, je m’arrête pour ma pause déjeuner. Forcément, 5 minutes plus tard une grosse averse commence. Je rentre la tête dans mon poncho pour continuer à manger comme dans une cabane d’enfant et l’averse passe. Je repars à 14h10.
Après la fin de la route, c’est un sentier qui prend le relais le long du loch.
Forcément, c’est alors que j’étais bien sèche et que j’arrive près du camping qu’à 16h je me prends une grosse drache… Elle finit par passer et je plante la tente. Je m’y met pour bouquiner à l’abri du vent le reste de l’après-midi.
Je dîne à 20h30, sous la tente toujours, alors que des averses régulières continuent de passer.
Vendredi 14 avril – Sligachan/Camasunary
J’ai mal dormi. J’ai d’ailleurs les yeux bien gonflés au réveil. Je suis levée vers 7h, je range les affaires et petit-déjeune sous la tente tandis qu’une averse de grêle tombe dehors. Une fois l’averse passée, je rapatrie toutes mes affaires dans les sanitaires, tente comprise, et je me prends une douche bien chaude qu’il m’est bien difficile d’abréger.
Je quitte le camping à 8h40, en prenant mon temps. Il fait plutôt sec, mis à part une bonne averse vers 10h30. Je suis exactement dans les paysage qui me font aimer l’Ecosse : il n’y a quasiment personne, les montagnes et les ruisseaux sont magnifiques et le contrepoint de la météo changeante est que les lumières sont splendides. Je me plante à une intersection de sentier et perds donc 30 à 40 minutes à revenir sur mes pas mais n’en suis pas plus contrariée que ça.
A 12h30, je me pose sur des rochers secs pour déjeuner. La pause offre une belle vue mais ne dure qu’une demi-heure, abrégée de nouveau par un grain.
A 13h30, me voici au bothy de Camasunary. Je n’avais pas prévu de m’y arrêter mais c’est tentant : il est propre, spacieux, lumineux, avec une superbe vue sur le loch… Vendu ! La journée de demain n’étant ni trop longue ni trop compliquée ce ne sera pas trop chiant d’y ajouter les 5km jusque Elgol (où je n’étais pas sûre d’avoir un beau spot de bivouac de toute façon).
J’étale ma tente pour qu’elle sèche et installe matelas et sac de couchage pour qu’ils prennent l’air aussi. Il y a déjà deux couchages installés dans le dortoir mais point de propriétaires à l’horizon. Je m’installe à bouquiner, comme à mon habitude.
En cours d’après-midi arrivent successivement un père écossais et ses deux jeunes enfants, un jeune américain seul, deux cinquantenaires écossais et enfin un jeune couple d’écossais. Tout ce beau monde a, comme il se doit, apporté son (voire ses) whisky et des bières. C’est donc une fin d’après-midi sympa qui se déroule, dans une ambiance de partage et de discussion. Le dîner est convivial et Mike (le jeune américain) et Raymond (l’un des cinquantenaires) finissent par chanter du Tom Waits en chœur au dessert.
Les deux inconnues aux couchages déjà en place, des allemandes, arrivent finalement tardivement et se couchent dès après leur dîner, en même temps que moi qui laisse les autres papoter entre eux.
Dehors, le temps est resté changeant : alternance de beau et d’ambiance de tempête. Je ne regrette pas d’être restée là, pour l’abri et pour l’ambiance, même si je dois parfois m’accrocher avec l’accent écossais des uns et des autres…