Cape Wrath Trail, les souris ne sont pas mes amies

Je me suis couchée pas trop tard, tandis que nos amis suisses continuaient leur soirée. Mais avec mes bouchons d’oreille, je n’ai pas été dérangée. Alors que je dors profondément cependant, je suis réveillée par un truc qui me tombe sur la tête. Le temps de réaliser, de me dire que j’ai du rêver, j’ai tout de même un sérieux doute et je préfère allumer la lampe de poche pour vérifier ce que ça pourrait être.

Je m’assois dans le noir et allume donc.

Je trouve une sorte de petit sachet plastique avec quelque chose dedans. Je m’en saisi et, punaise ! Y’a une souris morte dedans. Voilà, à 2h du matin une souris morte vient de me tomber sur la tête. Un peu surprise, je l’avoue, je balance par réflexe le truc derrière une planche, ne comprenant pas trop s’il s’agit d’une suicide ou d’un meurtre maquillé en suicide. Ma théorie est que le sachet devait traîner quelque part sur une poutre ou une étagère au-dessus de moi et qu’une souris est allée s’y coincer et s’y étouffer en cherchant à bouffer ce qu’il pouvait encore contenir.

Remise de ma surprise, je me questionne du coup sur ma nourriture, restée posée sur la table du bothy. Je dirige donc la lumière vers cette dernière et vois se refléter, à quelques mètres, deux petits points brillants dans le noir. Et merde ! sont en train de grailler mes provisions ! Ni une ni deux, je m’extraie de mon duvet et vais passer en revue mon stock. Le saucisson et le fromage sont intacts dans leur ziplock, ouf. Par contre, l’une des tablettes de chocolat aux noisettes a pris cher. C’est un carnage, y’a des petits bouts de papier d’alu partout ! La plaquette est entamée sur un côté, le long de 4 carrés et ça me fend le cœur. En plus, Steve n’a pas réagi, moi qui la croyait de bonne éducation… Mais bon, il est deux heures du matin et je n’ai pas que ça à faire alors je fourre tout ça dans un sac que je suspends à un clou et vais me recoucher. Étonnamment, je mets pas mal de temps à me rendormir mais y arrive finalement.

Le lendemain, comme d’habitude, je ne me presse pas pour me lever. L’Écossais est parti se faire une promenade matinale en laissant quelques affaires et les trois suisses pas suisses prennent leur temps comme moi pour petit déjeuner et ranger. Je suis tout de même prête avant eux et pars vers 10h. Cette fois-ci toutefois, je ne me fais pas avoir. J’ai bien compris que Steve suivrait le premier à partir mais était un chien très bien élevé. Alors que je me mets en route, elle se prépare donc à me suivre. D’un geste ferme je lui indique qu’elle doit rester au bothy et je m’en vais tandis qu’elle est sagement assise. Je me demande bien comment les suisses s’en seront accommodés pour la suite, vu que le lendemain ils devaient prendre un bateau pour rentrer récupérer leur voiture à Glenfinnan…

Aujourd’hui, la météo est juste grise, mais le plafond nuageux n’est pas trop menaçant et il ne pleut pour l’instant pas.

Après avoir traversé un petit estuaire un peu marécageux (on ne change pas des conditions gagnantes, n’est-ce pas…), je poursuis en remontant une rivière toujours plus encaissée, sans croiser un seul péquin (excepté les habituels cerfs). Il tombe quelques averses régulières. Je profite d’une accalmie pour me faire une pause déjeuner avant d’attaquer un bon petit raidillon sans sentier, à peu de choses près à la verticale de la rivière que je suivais jusqu’alors.

Malgré la météo mitigée, les vues sont tout de même dégagées et splendides. Après avoir commencé à redescendre, j’aperçois le Loch Hourn, près duquel j’ai prévu de passer la nuit. La journée se termine par un beau chemin qui serpente au milieu des moutons.

Il est 15h30 et je m’apprête donc à passer une soirée tranquille dans mon bothy de Barrisdale, avec aussi peu de monde que j’en ai croisé dans la journée. C’est sans compter que nous sommes samedi soir et qu’un groupe de 14 mecs en weekend de cohésion d’entreprise débarque et envahit les lieux. Certains vont planter leur tente et d’autre s’installent sur les lits. Tous se retrouvent pour dîner dans la petite pièce commune où ma soirée tranquille habituelle est nettement moins calme que les soirs précédents. Ils prennent de le place mais ne sont cependant pas chiants et je vais finalement me coucher (avec mes bouchons d’oreille quand même).

Je dors comme une marmotte et me réveille plutôt tardivement. Du coup, me voici sur le sentier à 10h40 seulement. La pluie de la nuit a en fait été de la neige quelques centaines de mètres au-dessus de nous et ce qu’on peut apercevoir des petits sommets environnant est blanc (et pas seulement à cause des nuages qui sont toujours là).

Mon étape de la journée n’est pas très longue et consiste à suivre le Loch Hourn jusqu’à son bout, par un petit sentier qui, à défaut d’être sec (on peut toujours rêver), a au moins le mérite d’exister. Il monte et il descend le long du fjord, tandis que les averses, parfois assez fortes, s’enchaînent. Je profite d’un moment au sec pour me faire une pause déjeuner. J’arrive à Kinloch Hourn un peu avant 14h30 et, comme les jours précédents, ne suis aucunement motivée à planter la tente (le camping aquatique en pays froid, finalement ça ne doit pas être mon truc).

Heureusement, il y a un B&B où je suis la seule et donc un lit de libre. Je m’offre ce petit plaisir et commande même le petit déjeuner pour le lendemain ! Il y a un poêle dans la chambre, que je fais carburer à fond pour sécher toutes mes affaires et parce que c’est également lui qui alimente le ballon d’eau chaude. Et oui, je me paie même le luxe d’un bain chaud avant une soirée à bouquiner au coin du poêle !

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